Violence Conjugale – Colette Guinard

Cinquante années d’amour fou,
Où, comblée telle une reine
Toujours, à ses cotés et sereine
J’étais pour lui, son bijou

Il était sans cesse là, à mes cotés
Quand, soudain, il a du s’absenter
Inquiète sur sa santé, précaire
J’ai été prise d’un malaise, mortifère.

Et là, A V C douze jours, de coma
Hospitalisation et rééducation
Lui, devant le danger est resté là
Figé, déboussolé, sans réaction.

Ayant perdu son pilier, il a sombré
Incapable, de faire face, il m’a rejetée
Avons dès lors, vécu en colocataires
Étions devenus, de véritables adversaires.

Il m’a laissé seule, pendant vingt jours ,quel choc
Avec, pour seul compagnon, ma petite chienne
Il est parti, chez un de nos fils, au Maroc
Pas un coup de fil, pas un appel, ne viennent.

A son retour, je l’attendais, avec un amour renouvelé
Alors, que j’ignorais ce qui m’était réservé
De la violence, conjugale à perpétuité
C’est tout, ce qu’il m’avait octroyé
Comment ai-je pu croire, à un revirement, de situation
Alors, qu’il était envahi, par de mauvaises intentions.

J’ai demandé ,l’aide d’une spécialiste, pour couple en perdition
Car, j’étais seule, pour affronter tous ses démons
Il n’y a, que ces six dernières années, où mon fils aîné
Et ma belle fille, avec qui, nous étions en constante relation
On constaté, cette violence en unième édition
Aujourd’hui, à moi d’oublier toutes ces années
Qui, ont mené mon âme à la destruction.

Aujourd’hui, rien n’est perdu, je peux cette fois me révolter
Car, lui aussi au bout de treize années a fait un A V C
Dépendant d’autrui , il est à présent en Ehpad enfermé
Il ne peut, plus atteindre mon intégrité.

A moi d’oublier, toutes ces illusions
Qui n’étaient que fabulations, puisqu’il avait perdu la raison
A présent, vivre en paix main dans la main
En lui accordant mon pardon et affronter notre destin.

Texte de Colette Guinard

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Colette Guinard

Colette Guinard (884)

Je suis mariée à Jean depuis 63 ans ,nous nous sommes connus gamins 14 et 17 ans , nous nous aimions d’un amour idyllique qui avait enrichi ma vie et m’avait donné des ailes ,de l’inspiration pour la peinture, la sculpture, la poésie , je suis en fauteuil roulant depuis un
A V C, datant de 2007, Jean m'a totalement abandonnée à ce moment là, après une forte dépression.
Jusqu'ici, je vivais dans une résidence seniors afin d’être proche de mon époux qui lui, est en face dans un Ehpad depuis 3 ans,en fauteuil roulant lui aussi, ayant fait un très grave A V C, il a perdu toute son autonomie mais garde intact son intellect ce qui nous permettait de vivre quelques bons souvenirs ensemble, lui ayant accordé mon pardon , sur ces années perdues depuis mon A V C !
Mais là j'ai besoin d'espace, alors, je vais rejoindre mon fils cadet Laurent afin de vivre définitivement à ses cotés au Maroc, quant à mes enfants d'ici et mon époux je les contacterai à la webcam

Nos quatre enfants nous ont donné une grande famille .Malgré un chemin difficile, rien ne vaut la vie, elle mérite d’être vécue

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9 Commentaires
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Odile Stonham
Membre
17 février 2024 16 h 47 min

Colette, je suis tombée par hasard sur votre texte qui a été publié en mars 2022. Je ne sais pas quoi vous dire tellement il m’a fait mal en le lisant. Vous avez pardonné, c’est un très beau geste que vous avez fait là Colette. Je ne sais pas si je l’aurais fait… Je vous embrasse bien affectueusement.

Alain Connut
Membre
17 février 2024 16 h 21 min

Madame, je lis votre poème, il est bouleversant. Vous êtes une personne très courageuse. Prenez soin de vous :)

Lucienne Maville-Anku
Membre
5 mars 2022 7 h 39 min

J’ai lu Colette. 🌈

Martyne Dubau
Membre
4 mars 2022 13 h 42 min

Colette, c’est bien d’être arrivée à vous soulager de ce poids énorme , ce texte nous apprend votre malheur, moi qui vous pensait heureuse , je suis vraiment touchée et très peinée pour vous

Brahim Boumedien
Membre
4 mars 2022 12 h 10 min

Merci, Colette, pour ce partage provenant d’une personne sage qui a su se relever après la chute, sans dériver !

Plume de Poète
Administrateur
4 mars 2022 8 h 43 min

Je suis bouleversé par ce texte Colette, je n’ai pas de mots…