Il y a des jours où les notes accrochent sur un piano bancal
Mais ça va, ça vit, ça vaut ! en vrai on a mal à l’âme mais c’est qu’on l’aime
Cette petite mécanique bizarre qui cogne en nous un thème inégal
ça rend vivant mais de travers on bloque on se cherche et encore on espère
Que ça aille, alors que vaille – on travaille à notre grande chance d’écrire peut-être
Même de séduire la foule de nos embarcations syllabiques d’une petite musique cassée.
On cherche en boucle notre reflet dans le miroir du monde, de l’instant un appel un regard
on a des poux plein la tête de ne trouver de rendez-vous avec nous-même
et on rencarde les astres sur nos malheurs avec des vœux perdus dans l’immense
Où vais-je dans quelle étagère trouvrais-je un petit bout de moi l’aventure, la poésie
Les biopics, les médiathèques des hommes qui se sont brûlés de vivre n’importe quoi
Vous savez sont pleine de pages tordues de pattes de fourmis et de bout de musique cassée.
Puis on ramasse le ressac de l’ennui dans des coquilles de nacre et d’albâtre
Des feuilles blanches pour des nuits blanches avec une arme sur le cœur ou de la poudre blanche
Près à tout pour retrouver le fil d’une idée évidente – Ah la transe des choses de l’évidence
Et badaboum au détour d’un grand boulevard ou d’un coup de crayon sur le buvard
On se fourre le doigt dans l’œil pour creuser un problème de rien qui fait tout un coup du bien
C’est comme ci tout devenait parfaitement clair et puis parfois il arrive que la musique même cassée
Soit jolie.
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