Chacun tardait à l’inviter
Telle une parente indésirable
Mais que le devoir obligeait
On sait qu’on n’en guérirait pas
Comme d’une maladie honteuse.
Chaque année chacun espérait
Qu’elle finirait bien un jour
Par nous oublier pour de bon
Nous qui voulions rester toute-ouïe
Et tous yeux sans démériter.
Mais à petits pas silencieux
Discrète comme une ombre muette
Elle vint raccourcir nos printemps
Lors chacun ne voyait sa trace
Que sur le visage de l’autre
Chacun s’habituant aux ondes
Qui plissaient le tain du miroir.
C’est quand survient la solitude
Que les écailles tombent d’un coup
Et que l’éternité nous tarde
Pour ne plus jamais accuser
Le poids des ans, les plis des jours.
Lorsque vient le temps des récoltes
On se dépare des plus beaux fruits
Pour les chérir dans la hotte
De nos éternels souvenirs
Que l’âme emporte en bandoulière
Et qui, regardant en arrière
Nargue en l’ignorant l’importune:
« Vieillesse, tu n’y monteras pas » !
Je ne supporte pas de vieillir. Très beau poème qui me fait froid dans le dos
C’est le lot de chacun.
Notre corps s’endort pour que notre âme s’éveille à une Vie Nouvelle… 🙏
Beau texte.. bravo
Les plus beaux fruits ne se voient pas comme dit mon auteur préféré « l’essentiel est invisible pour les yeux »
Qu’emporte t-on avec nous au final ?
Je me suis déjà posé cette question y a de nombreuses années et je sais maintenant exactement ce que je veux cultiver comme fruits en moi, ils sont de ceux que peu voient loin de notre société de paraître cultivant l’éternelle jeunesse
Beaucoup de tact et de sensibilité pour parler de celle qui est souvent mal acceptée, voir rejetée.
Chaque jour où le jour se lève, Dieu nous donne un cadeau de plus. Il nous le donne à la fois pour être utile aux autres et pour apprendre encore. Il nous le donne parce que nous avons encore quelque chose à donner. Et quand viendra le dernier, il nous donnera sa lumière.
Encore un très beau poêle. Mon poète. Cette fois-ci sur le temps qui passe. Avec malheureusement la vieillesse au bout. Mais tu fais rêver toujours. A vite de te lire bises. Maud.
La vieillesse nous attend dès le berceau