L’abeille et le papillon – Thierry Ferret

La Ceinture

Lucie se regarde dans la glace
Ressert sa ceinture d’un cran
Elle a maigri ces derniers temps
Depuis qu’elle a croisé Jonas
Oh Lucie sourit
Oh Lucie

Elle s’est sentie pousser des ailes,
En l’écoutant lui raconter
Comment passer d’une infidèle
A une servante bien intégrée.
Oh Lucie, ta vie
Oh Lucie

Lucie a cru aimer mourir
Elle aurait dû aimer sourire
Elle aurait pu ne pas souffrir
Elle aurait dû apprendre à vivre

Hier elle a vu ses parents
Ne disent rien depuis longtemps
Des regards bleus et puis des noirs
Elle est sortie, sans au revoir
Oh Lucie, fini,
Oh Lucie

Lucie sort de l’appartement,
Descend doucement l’escalier.
Dehors c’est doux, le ciel est blanc.
Elle fera le trajet à pied.
Oh Lucie, partie,
Oh Lucie

Lucie a cru aimer mourir
Elle aurait dû aimer sourire
Elle n’a pas su ne pas souffrir
Elle aurait pu apprendre à vivre

Lucie s’engouffre dans la gare,
Se perd au milieu de la foule.
Un train arrive, un autre part ;
Puis elle explose et tout s’écroule.
Oh Lucie, partie,
Oh Lucie

Lucie a cru aimer mourir
Elle aurait dû aimer sourire
Elle aurait pu ne pas souffrir
Elle aurait dû apprendre à vivre
Lucie a cru aimer mourir
Elle aurait dû aimer sourire
Elle n’a pas su ne pas souffrir
Elle aurait pu apprendre à vivre
Lucie

Thierry FERRET (2)

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