C’était sûrement lui, parfois il se demandait comment il pouvait oublié.
Comme si les ombres s’emparaient de ses gestes et de sa pensée
Capable de lui dicter le sortilège de mémoire il répétait les mouvements
Aveuglement – du pinceau jaillissait des couleurs des mots des formes plus
Il s’abreuvait de tous les alcools qu’il possédait et fumait son shit
Un mégot au bec, une main dans les poches, la queue dans son dos remuait
Il écrivait sur les murs de son appartement et peignait sans autre but
Que de sortir quelque chose de sa palette de couleur l’odeur était atroce
Il dansait dans la pièce en piochant des idées, sa boisson ou sa clope
Puis il s’asseyait au milieu sur une chaise et il écoutait les toiles lui parler
C’était le temps de la folie furieuse d’une vie sans sens s’en dessus dessous
Il errait comme un fantôme au milieu de sa ménagerie des enfers
Et cherchait la place pour chaque comme une immense fresque hallucinée.
La mort toquait à la porte au mur il lui hurlait qu’il n’avait pas le temps
Il jetait son verre et rêver d’un sortilège pour se faire disparaitre dans un gouffre de lumière
Le matin il se réveillait sur sa chaise l’esprit honteux d’avoir fait tout ça
Et surpris que ceci soit là et cela ici. Il cherchait son cendrier terminait son joint
Regardait les cadavres de bouteille, enfilait une veste et sortait acheter de la peinture et à boire.
Il marchait tôt dans les rues hantées par la nuit qu’il venait de vivre à toute allure
Embrumé il choisissait à peine ces couleurs et buvait pratiquement toujours les mêmes bouteilles
Il rentrait et disparaissait pour toute l’après midi dans ses couettes avant de repartir.
C’était son univers qu’il façonnait dans le grincement du plancher et discrètement
Il parlait tout seul à tout un tas de gens, on ne comprenait pas vraiment ce qu’il racontait
Parfois il lisait des poèmes en réciter d’autres à haute voix et s’épuisait à trouver le ton.
Il hurlait enfin contre ses démons, à faire rire la voisine complètement timbrée aussi.
C’était moi enfin mon double héroïque et défoncé à l’alcool qui mangeait des gamelles froides
Cherchant des mots dans les images des images dans le kaléidoscope des mots perchés peints.
Pour rien au monde je ne renierai ce temps de ma vie, même si m’en souvenir me fait peur
J’étais plus une bête qu’un homme et l’art était mon maître sévère abattant sur moi les désastres du monde
J’y retournerais peut-être un jour dans ce ventre en gestation où j’ai vu naître l’aube fameuse sur une toile nue.