Deux amants, dans le matin,
En quête de leur destin
Dans la cité
En des lieux évoquant
Le grondement d’un volcan.
Deux amants dans l’uniforme
Où chaque homme se conforme
A son voisin
Afin de s’emboîter
Aux puzzles des sociétés.
Deux amants comme une trêve
Comme un embryon de rêve,
Deux amants dans le réel,
Propageant dans les ruelles
Une image d’espérance
Mais l’écho répond l’indifférence…
Deux amants qui, s’enlaçant,
Se dérobent en s’élançant
Dans les nuages
De leur septième ciel
Dénué de superficiel.
Deux amants se séparant
Retournant chez leurs parents,
La mort dans l’âme,
En suivant leurs chemins
Cherchant, en vain, l’autre main.
Deux amants décapités,
Aux allures dépitées,
Dans le silence
Qui, soudain, se détaille
Juste après une bataille.
Deux amants sans souvenirs
Sans garantie d’avenir
Laissant la félicité
Dans les rues de la cité.
Deux amants en altitude
Dans l’espace de leur solitude.
© Philippe Dutailly – 30 08 1982