Bergère dormait dans les parages
Du troupeau paissant au pâturage.
L’ombre banalisée,
Dans ce sous-bois désert,
Lui attribuait des airs
De fée fossilisée.
Mais un gueux de lignée séculaire,
Répugnant et fort patibulaire,
Chassait dans le duché
Des gibiers interdits
Sans craintes du bûché
Ni des royaux édits.
Le visage piqué par la vérole,
L’embonpoint pareil à la virole,
Il marchait à pas lents
Et se grattait encore
Des boutons purulents
Qui dévoraient son corps !
Comme un prédateur de l’innocence,
Aperçut la bergère et sans décence,
Sauta sur sa victime,
Vertement l’assaillit,
Sans un remords ultime,
Imposa sa saillie.
Bergère pleurait dans les parages
Du troupeau paissant au pâturage.
Ce fut un grand malheur
Pour la pauvre bergère
Qui, en plus de ses pleurs,
Fut la croix de son père.
© Philippe Dutailly – 11 09 1981
Un conte à l’ancienne bien rédigé, il en est certain !!!