À propos de l’œuvre de Van Gogh (1853 – 1890) – André Nolat

À PROPOS DE L’ŒUVRE DE VAN GOGH (1853 – 1890) – ANDRÉ NOLAT

 

 

 

 

 

« Cézanne est le fondement de l’art moderne, Van Gogh en est  la torche brûlante.»

Michel Leymarie

 

Si Claude Monet aimait à dire qu’il aurait voulu naître aveugle puis retrouver la vue afin de voir les formes et les couleurs indépendantes des objets et de leur usage, on ne trouve pas chez Van Gogh ce désir de réduire les choses au silence. Les objets des toiles de Van Gogh, soumis à son schème, signifient, interrogent et se chargent de la même force émotionnelle qu’il a dépensée pour les créer. Les traits noirs dont il les cerne n’ont pas de buts  graphiques ;  ils sont là pour « produire un peu la sensation d’angoisse ». Et cette tendance à traduire le monde extérieur en un langage traumatique fait de lui le précurseur de l’expressionnisme alors que, sur le plan de la couleur, ses successeurs directs seront les Fauves qui reprendront où il l’a laissée l’exaltation des couleurs pures (surtout le jaune, le bleu et le rouge) qui permettent de suggérer l’espace. Mais, au fond, plus qu’il n’a libéré la peinture, Van Gogh, héros d’une tragédie que son œuvre exprime, s’est libéré par la peinture opposant sans cesse au destin « la puissance de créer ». Sous les lueurs humaines ou célestes de ses toiles tournoient des présences sacrifiées, car son œuvre flamboie à la manière d’une blessure devenue lumière.

Et cette lumière a fasciné Antonin Artaud qui affirme, tel quel, dans son remarquable essai Van Gogh, le suicidé de la société (1947) :

Il n’y a rien qui ne « torde le cou à la figure torve de fama fatum, (…)
comme la peinture de Van Gogh (…).
Un jour la peinture de Van Gogh armée de fièvre et de bonne santé, reviendra pour jeter en l’air la poussière d’un monde en cage que son cœur ne pouvait plus supporter.

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Guy André Talon

André Nolat (43)

J'ai publié, chez de petits éditeurs sérieux et en autoédition avec souscription, sous le pseudonyme d'André Nolat (que je tiens à conserver), des plaquettes, des nouvelles, des chroniques, des essais. Je ne m'en prévaux guère.
Par ailleurs, je vis seul depuis le décès de ma compagne, et j'aime lire, écrire, voir des films, des débats télévisés, etc.
Quant à ma vie passée, plus agitée, elle a fait l'objet de divers récits liés à des lieux où j'ai vécu - presque tous détruits ou métamorphosés... C'est pourquoi à partir d'un certain moment de son parcours, je crois qu'on peut dire, citant Céline, " qu'on est plus qu'un vieux réverbère à souvenirs au coin d'une rue où il ne passe déjà presque plus personne."

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4 Commentaires
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Invité
7 décembre 2022 17 h 36 min

Bonsoir

Je cherche justement des éditeurs de poésie, je vous remercie d’avance

Van Gogh m’interpelle toujours, encore plus depuis que j’ai visité sa maison jaune dans un ouvrage très bien écrit

Brahim Boumedien
Membre
4 décembre 2022 19 h 22 min

“Une œuvre qui flamboie à la manière d’une blessure devenue lumière” : si toutes les blessures pouvaient nous éclairer, la situation ténébreuse disparaîtrait au profit de l’humanité ! Merci pour ce partage intéressant et utile !